Mon nouvel an avec Mike Horn

31 décembre 2015 – L’année se termine, l’heure de faire un bilan avant de fermer ce livre, et en commencer un nouveau. J’ai 26 ans, vécu un quart de siècle en tant que “valide”, où j’en ai profité un maximum (j’aurais pu faire plus), je vivais plus ou moins au jour le jour, et profiter des plaisirs immédiats. Maintenant, et depuis plus d’un an je suis en fauteuil. Quelle sera la suite ?

Hyperactif” depuis mon plus jeune âge et passionné de sports outdoors, j’ai pratiqué le windsurf, kitesurf, surf, snowboard, wake board, longskate,… J’aimais les défis : aller plus vite, plus haut, plus loin, envoyer des fronts encore plus fats en planche, naviguer avec encore plus de vent, plus près des cailloux, surfer des vagues plus grosses,… en bref, la culture du “toujours plus”.

J’ai eu d’autres défis, différents de ceux des collègues, pour voir jusqu’où pouvait tenir mon corps, en running par exemple, avec des courses de 10 ou 20 km: trop courtes à mon goût. Alors je suis passé au marathon, le premier sans entraînement, à 19 ans en 3h59, puis un second toujours sans préparation en 3h56, le troisième, trop de nuits blanches (et de bières) la semaine précédant la course, je me suis arrêté au km 27 pour “gratter” et fumer une clope, pour enfin décider d’abandonner et rentrer à pied à la maison (j’étais à côté). Le dernier, il y a 2 ans, avec 2 sorties par semaine pendant 1 mois, j’ai bouclé le Nice/Cannes en 3h45 (avec une clope bien mérité a l’arrivée). Il paraît qu’on devient plus performant avec l’âge, de l’entraînement et surtout de la discipline. J’aurais volontier continuer pour en finir un en 3h15/3h30.

Mais non! Le mec là haut sur son nuage, avec son gros livre sur le “destin des Hommes” à préféré m’offrir un défi de taille, qui nécessite encore plus d’endurance, de force physique et surtout mentale, en me rendant tétraplégique. Si j’avais su ça, je n’aurais jamais dit que j’aimais les défis, “nom de diou”!
Donc voilà, depuis plus d’un an, je me bat entouré de toute une équipe de médecins, kinés, ergos, infirmiers, aides soignants, la famille et les amis, pour récupérer ce qui est récupérable et trouver des solutions pour (sur)vivre. Une seconde chance, une seconde vie qui m’est “offerte” (lol) avec un corps diminué, un poids mort que l’on déplace avec Hommes et/ou machines. Une vie semé d’embûches, de contraintes médicales, humaines et techniques (je sais, je me répète avec de précédents articles…c’est pour faire une “belle” transition avec la suite de l’article). Une vie avec ses hauts et le plus souvent, ses bas, où l’on se demande comment on va finir ? Comment faire pour surmonter tout ça ? Si on n’aurait pas préférer y rester ? Ne pas être sauvé ? (Desolé pour ces propos aussi durs, ce sont malheureusement des pensées qui m’ont déjà traversé l’esprit, et dieu sait, combien d’autres patients dans ma situation l’ont eu aussi…).

Il paraît que la vie mérite d’être vécue, qu’elle réserve de belles choses, qu’il y a encore des tonnes de choses, personnes, endroits à découvrir. J’en suis convaincu, mais une question persiste : comment garder le sourire ? Retrouver ce grain de folie ? Cette envie de vivre ? Aller de l’avant ? Passer à autre chose pour vivre normalement ?

Alors le soir du 31 décembre, pendant que certains se la “collaient” sévère, jusqu’au point de non retour, où la “raison” nous pousse à croire que la vodka se boit comme du petit lait, ou que des éléphants rose font un tournois de cricket dans la piscine, je continuait de chercher des réponses à mes questions en buvant un bon petit whisky de 12 ans d’âge. Un réveillon passionnant me direz vous, ce n’est que le second à la clinique, et je me le promet: le dernier!
En fait je voulais surtout savoir si Mike Horn, le célèbre “aventurier de l’extrême”, qui a effectué le tour du monde à la l’attitude zéro, le tour du cercle polaire en plus de 2 ans contre vents et marées, la descente de l’Amazonie en hydrospeed, et de multiples ascensions de sommets de plus de 8000 mètres sans porteurs ni oxygène, allait enfin parvenir au sommet du K2 (deuxième sommet le plus haut du monde).

Mais finalement, mon attention s’est portée tout particulièrement sur les dernières lignes, de la dernière page, de son dernier livre “Vouloir toucher les étoiles”. Je suis “tombé” par hasard sur la conclusion de l’homme qui a traversé le globe dans tout les sens, faillit mourir des dizaines de fois et perdu la femme de sa vie très récemment. Il nous devoile sa philosophie, valable pour nous tous pour vivre heureux, malgré les pertes humaines, déchirements, ruptures ou toutes autres difficultés de la vie.

Depuis sa disparition, j’ai compris que chacun de nous, dans sa vie, a son propre K2 à gravir. Si on ne lâche rien, et qu’on prend les bonnes décisions, on peut trouver les solutions. L’important c’est d’essayer, de ne pas rester sur un échec. Comme moi qui ne suis pas toujours arrivé au sommet, il faut continuer de se battre. L’espoir d’arriver un jour en haut de la montagne doit toujours rester vivant.

Avec le départ de Cathy, j’ai appris que l’acceptation nous permet de vivre heureux et que la réalité n’est pas toujours un conte de fées. La valeur de la vie est dans nos mains. À nous de cultiver notre différence, notre personnalité, à nous de faire un pas de côté pour vivre nos rêves et ne jamais nous laisser emprisonner.

Mais l’homme ne doit jamais se sentir plus grand que la vie. Rester humble, vivre simplement, avoir du respect en toutes circonstances, c’est la manière la plus facile d’affronter les problèmes au quotidien. C’est dans la simplicité qu’on trouve les solutions. Comme mon père me l’a toujours dit, et comme je le répète aujourd’hui à mes filles : il faut garder les pieds sur terre pour pouvoir toucher les étoiles.

 

Voilà, sur ces quelques lignes, je vous souhaite à tous une excellente année 2016 !

Que de bonnes choses, du bonheur, une santé au top (ça aide bien 😉

Et que tout roule dans le meilleur des mondes !